Qui a dit que les Légendes bretonnes et IA ne pouvaient pas se marier ? Depuis plusieurs années, les avancées en intelligence artificielle ne cessent d’envahir tous les secteurs : médecine, finance, industrie, mais aussi culture. Parmi les projets culturels les plus étonnants, une tendance émerge : la réinterprétation des légendes bretonnes par l’intelligence artificielle. Ce mariage surprenant entre tradition millénaire et technologie de pointe donne naissance à des œuvres inédites, hybrides, captivantes, et souvent émouvantes.
La Bretagne, terre de mystères et de récits anciens, offre un terrain fertile pour les explorations artistiques mêlant IA et narration. Les forêts enchantées de Brocéliande, les espiègles korrigans ou encore la tragique histoire de Tristan et Iseult fascinent depuis des siècles. Aujourd’hui, artistes numériques, chercheurs en IA, muséographes ou enseignants puisent dans ce patrimoine pour créer des expériences nouvelles, interactives, immersives et parfois participatives.
Certaines initiatives utilisent des modèles de génération de texte, comme ceux développés par OpenAI ou d’autres laboratoires, pour réécrire les contes en langage contemporain, les enrichir ou en proposer des suites imaginées. D’autres combinent réseaux neuronaux et outils d’animation 3D pour faire « parler » des personnages légendaires en réalité augmentée. L’objectif ? Faire redécouvrir ces récits aux jeunes générations, en les rendant accessibles via les technologies qu’ils utilisent au quotidien.
Voici quelques exemples de projets concrets qui illustrent cette rencontre magique entre folklore et futur :
-
« Voix de Brocéliande » : une application mobile utilisant l’IA vocale pour raconter des contes bretons géolocalisés au cœur de la forêt de Paimpont.
-
« Les Korrigans Numériques » : projet éducatif en école primaire où les enfants créent leurs propres korrigans via un générateur IA, puis écrivent une aventure en collaborant avec une IA textuelle.
-
« Tristan & Iseult Revisitée » : une installation artistique immersive projetée dans des musées, où l’IA réécrit le mythe selon des choix faits par le spectateur en temps réel.
Grâce à ces initiatives, la technologie devient un pont entre le passé et le présent, réenchantant l’imaginaire collectif breton tout en le propageant à l’échelle mondiale.
La forêt de brocéliande, un terrain de jeu rêvé pour les expériences immersives
La légendaire forêt de Brocéliande, située en Ille-et-Vilaine, attire depuis des siècles les amateurs de mystères, de fées et de chevaliers. Ce lieu mythique, souvent associé à la figure de Merlin l’Enchanteur, est aujourd’hui un laboratoire à ciel ouvert pour les expérimentations alliant patrimoine et intelligence artificielle.
Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui de plonger le visiteur au cœur du mythe, à travers des dispositifs immersifs inédits. Casques de réalité virtuelle, parcours interactifs avec narration générée par IA, ou encore projections holographiques nourries par des bases de données historiques, offrent des façons entièrement nouvelles de découvrir la forêt enchantée.
Par exemple, le projet « Merlin IA », développé en partenariat avec des chercheurs bretons, utilise l’intelligence artificielle pour faire converser le visiteur avec un Merlin numérique. En fonction de la question posée, l’IA puise dans les récits médiévaux pour répondre avec poésie et mystère, comme le ferait le vrai druide.
Autre initiative marquante : les balades contées augmentées, qui mêlent GPS, IA narrative et effets sonores spatialisés. Le promeneur équipé de son smartphone et d’un casque audio entre dans une aventure personnalisée, où les récits varient en fonction de son chemin, du moment de la journée, voire de la météo.
Ces expériences immersives ont un double intérêt :
-
Elles valorisent le patrimoine immatériel breton en le rendant vivant et évolutif.
-
Elles attirent un nouveau public, souvent plus jeune, curieux de vivre le mythe autrement que par un livre ou une visite guidée classique.
L’intelligence artificielle agit ici comme une baguette magique qui transforme les lieux, les récits et les perceptions. Elle n’efface pas les traditions, elle les traduit dans un langage nouveau, sans en trahir l’âme.
Transmettre les légendes bretonnes aux jeunes grâce à l’ia : entre école, jeux et narration collaborative
Transmettre les légendes bretonnes aux jeunes générations est un défi majeur pour les acteurs culturels locaux. Face à la baisse de l’usage du breton et à la dilution des récits traditionnels dans la culture globale, l’intelligence artificielle offre une chance unique de raviver la flamme de l’imaginaire celtique, en parlant aux enfants et aux adolescents dans leur langage.
Plusieurs projets éducatifs en Bretagne ont déjà intégré des outils IA pour transformer la manière dont on enseigne ces récits ancestraux. L’un des plus emblématiques est le programme « Mythes à coder », où les élèves utilisent une IA générative pour créer des variantes de légendes en les adaptant à des univers modernes : Brocéliande dans l’espace, Tristan et Iseult en réalité virtuelle, les korrigans devenus gardiens du métavers.
Ces activités favorisent à la fois :
-
L’appropriation créative du patrimoine : les élèves deviennent co-auteurs du mythe.
-
L’apprentissage technique : en manipulant des outils d’IA (GPT, générateurs d’images, assistants vocaux), ils développent leurs compétences numériques.
-
L’expression personnelle : les récits deviennent le reflet de leurs sensibilités, de leur époque.
En complément, certains jeux vidéo inspirés des contes bretons intègrent aussi l’IA pour rendre les quêtes plus vivantes, plus réactives, plus proches des choix du joueur. Un exemple notable est le jeu indépendant « Korrigan Quest », où chaque personnage non-joueur est animé par une IA générative, capable de raconter sa propre version d’un mythe local.
Ainsi, la technologie devient un outil de médiation culturelle, et non un simple gadget. Elle engage les jeunes dans une démarche active de découverte, d’invention et de réinterprétation. C’est une manière moderne de dire : « Les légendes ne sont pas mortes, elles rêvent encore — et maintenant, elles rêvent en code. »